Entre deux mondes - Olivier Norek - Editions Michel Lafon

Synopsis : ~~Adam a découvert en France un endroit où l'on peut tuer sans conséquences.

~~Engagé dans l'humanitaire pendant la guerre en ex-Yougoslavie, puis lieutenant à la section Enquête et Recherche de la police judiciaire du 93 depuis dix-huit ans, OLIVIER NOREK est l'auteur de trois romans largement salués par la critique et traduits dans plusieurs pays, ainsi que le lauréat de nombreux prix littéraires.

Après Code 93, Territoires et Surtensions, il nous invite dans un monde Entre deux mondes que nul ne peut imaginer, où se rencontrent deux inspecteurs que tout semble opposer et qui devront unir leurs forces pour sauver un enfant.



 Mon avis :  Adam, policier Syrien, est contraint d'envoyer sa femme et sa fille en Europe pour leur survie, pour fuir ce pays où la mort est la seule issue possible alors que lui a encore des choses a finir avant de les rejoindre dans cette fameuse " Jungle " de Calais où l'on protège les femmes et les enfants.

Peu de temps après leur départ, il prend lui aussi la route. Mais arrivé à destination, sa famille est introuvable. En revanche, il va découvrir que la "Jungle" porte bien son nom. Qu'il s'agit d'une zone où la violence et la mort règnent et où l'on peut tuer sans être inquiété. Il va donc s'allier à Bastien, fraîchement muté au commissariat de Calais afin d'obtenir son aide pour retrouver Nora et Maya et aider un jeune garçon rencontré dans la " Jungle".

Bastien, quant à lui, va découvrir l'horreur de cette " Jungle ", la violence inouïe avec laquelle la police repousse les migrants qui tentent de se cacher dans les camions afin de passer en Angleterre. Et la fatigue physique et morale de ces policiers au bout du rouleau qui finalement ne font que ce qu'on leur demande de faire et se sentent si impuissant face à cette détresse humaine.

Olivier Norek signe-là un véritable page-turner qu'on ne peut lâcher lorsqu'on l'a commencé. Si au départ cette thématique des migrants, de la Jungle de Calais me rebutait, il a réussit à trouver le bon angle et au final, je ne me suis pas ennuyée un seul instant, j'ai même beaucoup aimé cette lecture. Mais, parce qu'il y a un mais, je ne peux pas parler de coup de coeur ou de " Slip " parce qu'il m'a manqué un petit quelque chose en plus.

Oui j'ai été sensible à l'horreur indicible décrite par Monsieur Norek, par cette violence parmi et envers les migrants de cette Jungle. Oui j'ai été bouleversée par Kilani, ce petit garçon d'à peine 10 ans et déjà tellement marqué par la vie, et par sa terrible histoire. Oui j'ai été touchée par Adam et sa famille. Oui j'ai eu de l'affection pour Bastien, ce policier professionnel et profondément humain et oui j'ai été secouée par les scènes chocs disséminées dans le roman et les ai lu la main sur la bouche et la larme à l'oeil. 

Mais lorsque j'ai tourné la dernière page, j'ai eu cette sensation qu'il manquait quelque chose à ce livre pour en faire un coup de coeur. Je ne saurais vous dire quoi exactement. J'attendais peut-être trop suite à toutes les critiques dithyrambiques que j'avais lu avant ma lecture. J'aurais peut-être voulu une conclusion un peu plus "bouclée" pour Adam. J'aurais peut-être aimée être un peu plus chamboulée en refermant ce livre. Ou peut-être était-ce un goût de trop peu ?

Il n'empêche que cette lecture est de celles qui vous marquent pour longtemps et je n'oublierai pas de sitôt Adam, Kilani et Bastien. Bravo à Monsieur Norek pour cette écriture si juste et si saisissante sur un sujet aussi sensible. Et merci infiniment aux Editions Michel Lafon pour l'envoi de ce roman.

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